Le Maroc et l’Union européenne vont étendre leur partenariat à Israël
Rabat et Bruxelles ont l’intention d’élargir leur partenariat pour inclure également Israël, selon ce qui a été annoncé jeudi par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et le commissaire de l’Union européenne pour la politique avec les pays voisins, Oliver Verhali, après des entretiens à Rabat.
Burita a déclaré lors d’une conférence de presse avec Verhali qu’il existe une « coopération régionale triangulaire qui s’est ouverte entre le Maroc, la Commission et Israël dans des domaines d’intérêt commun ».
Il a ajouté : « Nous avons préparé un document que nous signerons avant la fin du mois pour confirmer cette dimension régionale tripartite dans nos relations ».
Pour sa part, Varahli, qui a conclu jeudi une visite officielle de deux jours au Maroc, a déclaré que « la coopération tripartite entre le Maroc, Israël et l’Union européenne permettra de faire face à des défis majeurs, tels que la gestion de l’eau, la recherche scientifique et la développement. »
Et il a estimé que « l’Europe est encore un peu en retard » par rapport aux accords d’Abraham, qui ont normalisé les relations des pays arabes avec Israël sous les auspices américains.
« Nous voulons participer à cet engagement », a-t-il ajouté.
La visite de Verhaly au Maroc s’est terminée par la signature de cinq accords de coopération d’une valeur totale d’environ 530 millions de dollars et ils ont fait référence à un certain nombre de domaines, notamment la protection sociale, l’agriculture, la gestion de l’eau et la migration.
Le responsable européen a également annoncé la « levée d’investissements d’environ 1,27 milliard de dollars » pour le Maroc.
Burita, pour sa part, a évoqué « le développement du partenariat dans les domaines de la sécurité et de l’immigration, à partir de cette année ».
Les deux parties ont salué le niveau de leur partenariat stratégique.
Rabat et Bruxelles sont liées depuis 1996 dans un large accord de partenariat qui comprend principalement des liens économiques forts, notamment dans les domaines de l’agriculture et de la pêche maritime.
Or, cette relation s’est fragilisée récemment au niveau du Parlement européen, qui a adopté le 19 janvier une recommandation non contraignante de la Commission, critiquant le recul de la liberté d’expression au Maroc.
La recommandation parlementaire s’est également inquiétée des « allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient soudoyé des parlementaires européens ».
Cette recommandation a été fermement condamnée à Rabat, exprimée notamment par le parlement marocain, qui a annoncé son intention de « reconsidérer » ses relations avec son homologue européen, tout en condamnant « l’ingérence étrangère » et le « chantage ».
D’autre part, les militants des droits de l’homme au Maroc et à l’étranger ont salué la recommandation.